CE, 20 avril 2005, Société Bouygues Telecom, no 248233

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Antérieurement à la reconnaissance jurisprudentielle (CE, 3 nov. 2008, Commune d’Annecy, no 297931) et textuelle (loi constitutionnelle, 1er mars 2005) de la valeur constitutionnelle de la Charte de l’environnement, le Conseil d’État a consacré à plusieurs reprises le principe d’indépendance des législations. Il en déduisait logiquement que les dispositions de l’article L. 110-1 du Code de l’environnement consacrant le principe de précaution n’étaient pas au nombre des dispositions que l’autorité administrative pouvait prendre en compte lorsqu’elle devait déterminer l’octroi d’une autorisation d’urbanisme. En l’espèce, le Conseil d’État casse donc un arrêt de la cour administrative de Marseille qui s’était fondé sur le principe de précaution pour fonder la possibilité de s’opposer à des travaux de construction d’une station radioélectrique de base, déclarée par la Société Bouygues Telecom.

Depuis 2005, le Conseil d’État est largement revenu sur cette jurisprudence et reconnaît désormais une exception à l’indépendance des législations (CE, 19 juill. 2010, Association du Quartier Les Hauts de Choiseul, no 328687). Cependant, la haute juridiction interprète strictement sa nouvelle position puisqu’elle n’a pas encore eu l’occasion de condamner sur le fondement du principe de précaution. La juridiction judiciaire, elle, n’a pas hésité à ordonner le démantèlement d’une antenne-relais sur le fondement des troubles anormaux de voisinage (CA Versailles, 4 févr. 2009, Antenne-relais, no 08/08775).

Vu la requête sommaire et le mémoire complémentaire, enregistrés les 28 juin et 28 octobre 2002 au secrétariat du Contentieux du Conseil d’État, présentés pour la Societe Bouygues Telecom, dont le siège est aux Arcs de Seine, 20, quai du Point-du-Jour à Boulogne-Billancourt (92640) ; la Societe Bouygues Telecom demande au Conseil d’État : 1o) d’annuler l’arrêt du 13 juin 2002 par lequel la cour administrative d’appel de Marseille, à la demande de l’association intercommunale pour la défense des quartiers Peyre-Long, des Espinets et des sites environnants (AIPE) et de MM. X, Y et, d’une part,…
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